Mercredi 29 mars à l'Elsa Popping (Rennes)

    Scène de sélection de l'Elsa Popping de Rennes- Mercredi 29 mars 2006


    20h00 Le bar est déjà comble, les poètes et le public sont à l’heure. Le patron du lieu décide de dégager des tables pour que tout le monde puisse rentrer. On attend la poésie avec impatience. Une certaine tension règne, il serait facile pour un néophyte qui entrerai de deviner que quelque chose de spécial va se jouer ce soir…

    20h30 Le set de chauffe. Ce tour ne se fait pas sous la forme d’un tournoi, mais le public répond déjà présent, en acclamant la première poétesse, Aurélia. Celle ci nous raconte dans son poème sa haine des chiens, quelques vannes donnent le ton, et le public y répond timidement. Blam Blam, le punk du Luberon, nous assène avec sa grosse voix et ses hurlements, une satyre du millieu du rock « underground » rennais, il parle vite et fort, ça file comme un train. Alanfabète nous envoie ensuite son « saoul marin », un poème qui relate les introspections éthyliques d’un vieux loup des mers. Pour la suite, il y a Anna, qui ponctue son poème accidenté de « poucs ! », racontant l’histoire d’une jeune fille qui se fait renverser par une voiture. Ipzo L’Animo fait un poème ou le son brut prime, il décortique un sms d’amour perdu. Boy, qui présente la scène, se lance avec « Rappelle moi ! » un poème d’amour contre la crise économique. Puis enfin Nesson termine avec « putain de soirée », un poème d’origine hip hop, ou le gars se rongera toute sa vie de n’avoir pas pu faire cocu un militaire, n’ayant pas été, au moment voulu, muni de préservatifs. On fait une pause de dix minutes, pour se retrouver au tournoi. Les inscriptions fusent, il est quasi impossible de se déplacer dans le bar.

    Premier tour (partie 1)

    Boy fait son speech de présentateur, pour nous présenter les membres du jury, qui sont

    • Adélaïde (étudiante)
    • Fleur (étudiante)
    • Didier (technicien)
    • Adélaïde (étudiante)
    • Gwen (prof de lettres)

    Aurélie s’est portée volontaire pour être poètesse sacrifiée (poètesse d’honneur), et nous propose, en guise d’ouverture, une chronique balnéaire très rigolote s’intitulant « beignets ! beignets ! qui veut des beignets ? ».

    Le jury note très sec, et le public fait savoir son désaccord.

    Oduesp, premier tiré au sort, enchaîne avec un poème d’influence surréaliste, ou des portraits de personnages étranges assis autour d’une table défilent, chacun utilisant un style de poésie différent.

    Seb nous balance un poème ou jeux de mots et pirouettes verbales tournent autour du pied, de la chaussure, etc.

    Luciole envoie tout de go un poème ou elle bouclera la boucle. Comme d’habitude, beaucoup de gens sont émus, et le silence de fin résonne pendant quelque secondes, puis c’est la liesse, le public applaudit la performance à tout rompre.

    Safir, dans un style hip hop, poursuit la course avec un poème de révolte, qui relate les évènements actuels (manifs, blocages), son poème vindicatif provoque une ovation, mais le jury ne s’y laisse pas emporter.

    Big Teuteuïe nous embarque alors sur son bateau pirate, et toute la salle est pliée en deux, au récit de ses aventures foireuses, et celles de son perroquet imaginaire, coco. Le jury est alors (enfin) séduit, et daigne mettre des notes au dessus de 9.5.

    Alanfabète nous fait rencontrer un charcutier qui ne comprend pas l’intérêt que peut avoir un homme pour la poésie.

    Ipzo L’Animo nous fait, dans un style cabotin, un poème qui parle d’abord de cigarettes, puis d’amour. Le jury se fait hyper sévère, et ne semble pas entendre le public, qui fait connaître son point de vue, à grand renfort de cris contestataires.

    Gwen lache le micro pour nous emmener en promenade sous la pluie, « clapotis de la pluie. Plic. Plic. » étant le leitmotiv de sa prestation.

    C’est au tour de Youn, qui part dans un « bad trip » poétique, ou il ira jusqu'à dire qu’il n’est qu’un « buvoir sans paroles », le public est touché.

    Amélie est alors tirée au sort, pour nous assommer d’un débit verbal hallucinant, haché menu. Il y a du sang, de la sueur, et beaucoup d’amour, mais le jury ne l’entend pas ainsi.

    Aurélia s’improvise rédactrice d’un code de lois qui forcent au bonheur. C’est drôle, frais, et cette fois-ci, les membres du jury montent un peu les notes, mais c’est la pause.

    On fait reposer cerveau et oreilles, les poètes qui sont passés ne peuvent s’empêcher de venir au tableau de notes, même s’ils savent qu’a ce moment de la soirée, rien n’est encore joué.

    Une dizaine de minutes plus tard, chacun essaye de retrouver une place assise, et on continue le tirage au sort.

    Cédric nous chante alors une aventure malencontreuse avec une danseuse du ventre. Son chant faux et son humour d’anti-héros font rire et le public est séduit, mais pas le jury.

    Le jeune Xamax nous fait part alors d’un poème qui parle d’amour perdu, façon romantisme du dix-neuvième siècle, « j’ai encore envie de t’écrire un peu ce soir, à la clarté lunaire, et à mon désepoir », ces mots résonnent encore dans ma tête.

    Luciele, fraîche et détendue nous raconte les déboires d’une fille qui se tape un mec déjà maqué, « t’as le look, coco » en référence textuelle.

    Le Vévou nous fait un poème qui parle du célibat, mais son humour n’est capté ni par le public, ni par le jury.

    Milie non plus ne fait pas l’unanimité, avec son poème, dans lequel elle parlera d’un petit bruit, qui deviendra vacarme si l’on y prend garde.

    Blam Blam revient sur scène, encore plus énervé, ou sa révolte schizophrène l’amènera à fustiger des amis à lui, des politiques locaux et des ministres, faisant l’apologie des squatts et déplorant la disparition de certains, en jurant qu’on ne le traînera plus jamais à l’asile, son refrain est « born bad ! born wild !». Aussi, il meuglera qu’il « s’en fout d’avoir de pénalités » à cause des dépassements de temps. On ne comprend pas tous le mots qui sortent de sa bouche, mais le rockeur super vénère récoltera l’engouement du public, et du jury.

    Simon, après un bref sondage auprès du public nous fait « dans ma tête, y a des macaques », sans micro, mais avec moult mouvements, et le jury le juge sévèrement, mais le public, lassé, conteste de moins en moins.

    François nous dit un poème d’amour, c’est le seul qui est timide, et quelque part, ça repose.

    Rage nous envoie un pamphlet contre le désir du pouvoir, disant, par exemple que « la puissance est une pute », mais le public, qui commence à fatiguer, ne suit pas avec enthousiasme, et le jury, encore moins.

    Nesson nous parle d’une de ses voisines de hlm, « une groseille à moustaches, avec les seins qui tombent », chronique qui finit par nous émouvoir avec cette brave dame qui « fait juste de son mieux pour élever ses gosses ».

    Claraloume achève ce set, avec une autre aventure de marin, et nous embarque gentiment dans les flots d’un doux voyage ou poésie innocente et douceur de vivre sont au rendez vous.

    Enfin, tout le monde est passé, il est 23h15, et nous pouvons maintenant savoir qui passera au deuxième tour. Seul dix y auront droit.

    Après une courte pause, poètes et public se retrouvent pour que se dessine l’équipe qui représentera Rennes au Grand Slam National, le 19 et 20 mai, au Lieu Unique.

    Comme on a changé de jury, un nouveau poète d’honneur se désigne, c’est Bibasse, de retour dans la région, et sur cette scène, ou il avait, il y a environ un an, découvert le slam.

    La tension est montée d’un cran et le public est très attentif. Le second tirage au sort peut commencer.

    Safir s’y colle en premier et nous fait un trash « mister canicule », ou il nous raconte, entre autres, qu’il voudrai buter le père noël.

    Rage revient, nous parlant de sa sœur qui porte des baggys avec un string qui dépasse.

    Aurélia nous conte l’histoire de Bérénice, le travelo qui se bat contre les sorcières et les policiers.

    Tout le monde s’applique à la tâche, les poètes donnent dans un silence épatant le meilleur d’eux même, le public, concentré, écoute chaque mot, avec la plus grande attention, puis, lorsque vient le verdict, des hurlements remplissent la salle.

    Xamax, encore en alexandrins, nous fait passer de l’éther à l’éternel, suave et blessé, dans un court poème romantique.

    Big Teuteuïe continue en alexandrins, mais dans un tout autre registre. Le titre est « histoire de la quéquette, de la naissance à la mort ». Les rires fusent à chaque vers, des « oh » d’étonnement partent dans toute la salle, et à la fin, la plus grosse ovation de la soirée détonne, on applaudit à tout rompre, et le jury, pourtant sévère, lui donne deux dix… Mais, malheureusement, le temps dépassé (4.19) occasionne trois points de pénalité, que le public regrette très fort, à grand coups de « on s’en fout, du temps, tu lui mets pas de pénalités ! ». La loi est la loi, et Boy, fidèle aux valeurs du slam, applique le règlement à la lettre.

    Youn arrive après ça, et nous sort une « communauté de l’anal », ou l’œuvre de Tolkien est revisitée, façon sexe de groupe, c’est vraiment trop «  Legolas », mais c’est quand même très drôle.

    Gwen arrive alors et nous parle du voyage en sac à dos. C’est pas évident tout de suite, quand il parle de la « balançoire du seuil », mais petit à petit, on se laisse embarquer dans son voyage, ou, par exemple, il nous montrera sa façon d’ « aspirer l’aube », dans son tour de la terre.

    Blam Blam, dans un style plus rock and roll que jamais, nous assènera ce que font et ne font pas les punks du Luberon, lui, d’ailleurs, étant le dernier punk du Luberon, en sait un rayon, et le hurle à la lune, comme le font les loups et les keupons les plus énervés.

    On se remet du speed Blam Blam pour accueillir Claraloume, qui commence en tapotant des battements de cœur sur le micro, pour nous faire une plongée vertigineuse dans le métro parisien, c’est un tourbillon de vacarme, d’arrêts sur image, de flashs, le public est enthousiaste, le jury aussi.

    Luciole, pour finir, nous demande si elle a rêvé, pour nous raconter, dans un poème tout en nerfs, un amour qui lui est apparu décevant, un matin, au réveil. C’est de l’apnée pour elle et aussi pour le public, qui retiendra son souffle avant l’ovation finale, décidément très en forme (sont-ce les manifs ?) il applaudira longtemps les poètes, tous les poètes de la soirée, le bistrot Elsa Popping, le public, la poésie…

    Après un petit temps pris pour vérifier les calculs, on annonce : l’équipe de L’Elsa Popping, de Rennes, sera constituée de Claraloume, Luciole, Youn et Big Teuteuïe, deux gars, deux filles, des nouveaux, des anciens… Le public est content, et le fait encore savoir.

    Maintenant, rendez vous sur les autres scènes de sélection, mais surtout au Grand Slam National, les 19 et 20 juin, au Lieu Unique, à Nantes.




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