À Reims, c’est l’heure du sacre !

19h : c’est l’ouverture des inscriptions. Beaucoup de poètes ont répondu à l’appel. Parmi eux, des slameurs chevronnés, certes, mais aussi beaucoup de débutants. Le slam abandonne pour cette fois le bar du Tigre, pour investir l’auditorium de la Médiathèque. Une salle très spacieuse, dotée de toutes les installations modernes, dont un rétroprojecteur sur lequel on peut suivre en temps réel l’évolution du tournoi. On se demande alors s’il y aura une grande affluence ce soir. Mais cette inquiétude est rapidement dissipée.

Très vite, les 150 places de l’auditorium sont prises d’assaut par un public curieux et avide d’émotions poétiques. En effet, beaucoup de spectateurs sont venus pour découvrir ce qu’est vraiment le slam, et tous, ou presque, sont excités à l’idée de devoir désigner l’équipe qui les représentera au prochain GSN.

Le public est composé de beaucoup d’étudiants, et parmi eux, Nassima, un des jurés qui ne semble n pas très à l’aise dans le maniement de l’ardoise.

20H C’est le début du tournoi. Jacques, l’animateur chéri de ces dames, installe une ambiance décontractée, rappelant au passage que le slam est surtout l’occasion de partager la poésie dans un cadre sympathique et convivial. Comme à l’accoutumée, un poète de calibrage inaugure la scène et ouvre la voie au premier des 20 poètes inscrits.

Un fringant jeune homme du nom de Msieu Dam vient pousser son coup de gueule ironique au sujet des toilettes publiques, qui, avouons-le, devraient toutes êtres « peintes en vert ».

Mais c’est sans compter sur le brio de Dan, un senior dans la fleur du verbe, qui nous dresse une chronique « très classe » de la bassesse bourgeoise.

Avant que Didier, qui a découvert le slam il y a peu, offre au public une véritable démonstration de jeu théâtral. Sa performance scénique est impressionnante, et le jury ne s’y trompe pas !

On se dit alors qu’on n’est pas au bout de nos surprises. Et tandis que le public s’enthousiasme de plus en plus, on annonce Arno Problemo, un des ténors des scènes rémoises.

Sa prestation est tout simplement magique. Un témoignage de son amour paternel, pudique et fragile. Le public est au bord des larmes, tout comme sa petite fille présente dans la salle.

Lamine, autre valeur sûre du slam rémois, nous fait profiter de son corps d’athlète, avant de nous faire comprendre avec légèreté les dommages cocasses de la cigarette. Cependant, on commence à déplorer la faible participation féminine dans ce tournoi. En effet, il y a beaucoup de fille dans le public, mais un seule parmi les poètes. Dommage, car Reims nous avait habitué aux talents de Gipsy et autres Eponyme…

L’autre sensation vient de Williams, un poète jusque là méconnu. Sa vision lucide mais sans concession de la France donne lieu à une prestation vive, intense… un océan de paroles à couper le souffle.

Face à un public très attentif, les poètes se montrent tour à tour impressionnés, audacieux et brillants.

La scène se clôt en beauté, avec les performances hautement saluées de Jam, poète camerounais venu raviver la mémoire de son enfance, Jacques, et son portrait poignant du jeune Evgueni, dont le destin a été marqué par le « rictus direct du malheur », et enfin F. Gordigianie, qui embellit de sa littérature une histoire tragique et vraie.

L’énergie déployée par le slammaster et la qualité du matériel mis à la disposition des poètes donnent un avant-goût de l’évènement qu’est le GSN. Force est de constater que les poètes, conscients de l’enjeu, se sont souvent surpassés, et ce dans tous les registres. Au final, le tournoi récompense une équipe très éclectique.

Qualifications de Williams, Lamine, Dan et Didier. Rendez-vous est d’ores et déjà pris le 19 mai à Nantes.

 

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