L'affiche du Grand Slam

    Zaz emotions ! - Mercredi 29 Septembre - 19h36

    Le grand Slam vu des coulisses… Que d’émotions ! Le week-end commence vendredi, je fais le taxi, la zaz-mobile est partie pour Nantes !

    Arrivée en fin d’après-midi, la pré-tension est palpable dans l’air, mais tout le monde reste chaleureux.et zen. Des gens du Lieu Unique jusqu’au bar… l’accueil est très sympa et c’est bon signe pour la suite. Il n’y a rien à faire pour moi ici ce soir car tout est déjà posé… Je vais dormir.

    Samedi matin, je cours entre les étages, mission photocopieuse.

    Puis tout à coup… ça y est ils arrivent, flot de 100 poètes : distribution du programme, expliquer où poser les bagages, j’use de la sa live, tou t va très vite. Je retrouve des têtes aimées, certaines pas vues depuis longtemps, et tout plein de têtes inconnues !

    A peine le temps de les bisouter et hop ça bouge : explication du déroulé, départ pour la mairie. Sur la pelouse on s’installe déjà. A l’intérieur il y a un discours, je n’écoute pas ; je fais connaissance : un étudiant en socio qui fait passer un questionnaire, un cinéaste polonais qui fait des repérages pour un docu l’an prochain et tout pleins de slameurs de partout…

    Trop surexcitée, pas faim ; je grignote du bout des dents.

    Au retour, les canadiens, qui se préparent à organiser le grand slam la-bas, me branchent : qui a créé le logiciel de notation qui les impressionne beaucoup ? C’est notre Pierkiroul à nous… ça c’est du bénévolat de haute volée !

    Devant le bar, présentation des équipes, je cours et répond à des questions, mais j’ai le temps d’apercevoir la présentation « lover stylee » de l’équipe de Cergy, celle drôle, simple et très collective de Fortcalquier, celle des enfants.

    Puis tout s’agite à nouveau, le temps de dire ouf et je suis au sous-sol en train de briefer les jurys - qui vont s’avérer assez consensuels sur tout le week-end. La leçon que j’en tire : la prochaine fois les briefer mieux en insistant sur leur capacité à s’opposer à la vox populi…

    Je note les notes, les noms, les couleurs, je calcule tout à la main pour vérifier que le logiciel de notation ne se trompe pas, j’attrape les coachs, le slammaster et les chronométreurs pour qu’ils signent le relevé, et ce pour deux rounds de suite… Pfiou à peine le temps d’écouter les textes ! Déborah, de Rennes, fait une moisson de 10 avec un texte rigolo chaud -vas y soeurette fais les saliver ! To aussi, s’avère une étonnante bête de scène avec un débit ha llucinant , joue sur le rythme et tient la salle en haleine… depuis la première fois que je l’ai entendu à l’Entrepote, il a gagné en charisme et en puissance le bougre ! L'équipe strasbourgeoise tente une mise en scène très théâtrale avec chaise, entrées et sorties de scène; le slammaster, magnanime, ne leur donne qu'un point de pénalité.

    Ensuite c’est le trou : ce que j’ai fait après ces deux scènes je n’en sais rien. Je sais que j’étais bien, survoltée, sur un nuage.

    Passée par la case Scène off histoire de voir comment ça parle là, et de mettre mon grain de sel ; je suis par moment si frustrée de n’avoir pas participé à la compète… Mais il faut ce qu’il faut et je suis mieux dans mes basquettes comme ça. Plus disponible, moins tendue (déjà que…).

    Sué et crié comme une folle pendant le round de repêchage ; suspense terrible et impossible de savoir qui je préféra is entre la sexy équipe de Cergy, la tendre et drôle équipe de Fortcalquier, l’outsider des 100 kilos qui s’est avérée une équipe créative… je ne savais plus qui applaudir, pour qui frémir, c’était terrrrrrrible. Finalement Cergy l’emporte très serré, avec une belle prestation scénique. Quand même je trouve les juges un peu consensuels, décidémment il faut mieux les brieffer, j’en parle à Ben au dîner.

    Conversation avec les marseillais, on parle de la lettre et de l’esprit du slam… ils ont l’air plus intéressés par les questions politiques que par le spectacle dont ils ne parlent pas… ma foi chacun son truc, le slam est fait de tout ça. Mais la conversation traîne et je rate le briefing des jurys auquel j’aurais bien aimé participer.

    Retour dans la grande salle pour les demi-finales : Ben Dover tiens sa scène avec un enthousiasme et une résistance hallucinants : de 15h à minuit pratiquemen t non-sto p il encourage les poètes, booste les juges, allume la salle, c’est du grand show ! Dans la salle aussi ça se déchaîne, les demi-finales sont bien serrées.

    Mon cœur se réjouit de voir de vieux piliers et de vrai activistes partir en finale : Paul, Pilote, Sanya, Popof… Mais mon œil d’organisatrice regrette un peu : tous ces parisiens sur les rangs ça va créer des tensions ! ça me rappelle la coupe du monde de football et la victoire des bleus en 98. Ici aussi, l’expérience et la confiance des équipes qui accueillent font la différence… Mais à mon avis l’an prochain on aura des surprises de la part de certaines équipes prometteuses.

    Ensuite relache : un peu de spoken word avec musique électro… demain lever tôt pour préparer la journée, je préfère aller me coucher…

    Dimanche matin je revois les thèmes des états généraux : tout les sujets proposés sur le forum sont bie n là, m ais ça laisse souvent à peine 5 mn pour parler de chaque point ! Timing serré on va à peine aborder les questions et ouvrir le débat… c’est déjà ça. Je prends des notes pour faire un vrai compte rendu (publié ici bientôt).

    Ensuite miam miam rapidos (toujours pas faim !), je donne une recette à l’un pour dorloter sa voix, répond aux canadiens qui sont plein de questions, explique au monsieur comment marche le système de point pour la finale individuelle…

    Finale individuelle : Déborah est l’unique fille en lice. Ses textes me plaisent, je mise tout sur elle. Mais la pauvrette passe après un To au sommet de sa verve ; elle choisit un poème cul qui ne cartonne pas complètement (j’aurais pu lui dire : les jurys détestent qu’on les chatouille en dessous de la ceinture dans les moments clefs). C’est To qui l’emporte et ça me paraît plutôt juste.

    Ensuite le temps s’emballe : devant le b ar les mi ni-slammounets s’enchainent, sur le thème de la violence contre les femmes, un slamounet d’enfants, un slamounet de sonnetistes ; pendant ce temps j’essaie de trouver tous les bosseurs de la fédé pour faire un poème collectif et s'auto-congratuler un peu.

    Mais on ne le dira jamais ce poème : le temps, qui était déjà très très serré, semble s’enfuir encore plus : tout traîne les minutes défilent, je commence à angoisser : comment on va faire si ils ratent tous leur train ce soir ? Timing dépassé, on finit par couper plusieurs poètes dont certains prenaient largement le temps… c’est ça le slam, on est pas des stars internationales qui font leur show tout seul, on partage la scène et le temps !

    Tel n’est pas l’avis de tous, un type et son pote se mettent à gueuler, menacer, insulter… Pilote qui tenait la scène à ce moment là, réussit à se carapater et à emmener le public avec lui pour l ancer la finale par équipe. Ouf, le spectacle continue.

    Je reste pour tenter le dialogue avec le type, un excité qui me traite de connasse, menaçant. Je reste calme, malgré l’adrénaline. Il se barre tout à coup. Tremblante je bois un coup. Normal me parle de questions de statuts associatifs et de politique. Il a sans doute de bonnes idées, mais à ce moment là j’entends à peine ce qu’il dit. Je finis par aller pleurer dans un coin, histoire d’évacuer le stress. Ça me fait ça la violence.

    De retour dans la salle, je reprends du poil de la bête devant la chaleur ludique, sur scène comme dans la salle. Je découvre les sètois, rauques, rock’n roll, frais, prenant des risques avec de l’impro et des textes difficiles.

    Les deux excités de tout à l’heure reviennent faire un putsch de micro, treillis militaire et attitude de gros muscles agressifs. Plusieurs slammeurs gèrent en douceur, incitent la salle à la tr anquillité ; moi je m’énerve mais il paraît qu’il faut les laisser parler. Bon. Ils parlent. Il s’en vont de mauvaise grâce. Plus tard ils reviennent, interrompent trois poèmes… ça me met hors de moi mais je ne vois rien à faire alors j’attends.

    Et la poésie reprend le dessus et je me requinque. L’Abracadabar a gagné, c'est la victoire des piliers.

    Voilà. C’est fini, ils repartent, ont le temps de prendre leur train pile poil. On a vécu à 100 à l’heure ; je ne sais pas comment c’était pour vous mais pour moi c’était tout bouleversifiant.

    J'agite mon mouchoir. J'ai la voix cassée. Merci d’être venus, RDV l’année prochaine.



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