Reportage scène de pré-sélection Grand Slam National - Paris Le GOBE LUNE

Dimanche 27 Avril au Gobe lune

Cosmopolite L'endroit : à ma gauche un américain à la morphopsychologie d'aviateur de la seconde guerre, un pansement au cou, sans doute le mauvais souvenir d'un ancien éclat de grenade ; un peu plus loin le mythique Angel Pastor, égérie du slam parisien, crinière blanche , Angel comme ange et Pastor comme révolutionnaire lacanien. L'endroit fait la part belle à tous les styles artistiques : tableaux collés aux pierres apparentes des murs, affiches de concert… le tout sur un fond musical qui fleure bon les rengaines du Paris à l'ancienne.

Le décor est posé, Yas, la maîtresse de cérémonie prend possession du micro. Toute de bleu vêtue, telle une Juliette Gréco matinée d'azur, on la sent habitée d'une énergie à revendre. Et il lui en faut car cependant qu ‘elle égrène les règles du jeu de ce « shlem » particulier, elle mesure bien qu'aujourd'hui heure précoce ou printemps en retard, la salle est « tiède ». Elle va devoir chauffer l'ambiance comme on monte une mayonnaise à la force du poignet…ferme sur le micro.

Quatre poètes de calibrage pour ouvrir la scène. Les poètes se succèdent, il leur faut « saisir » cet auditoire un peu distrait, couvrir les bruits de circulation qui éructent au dehors et composer avec un juré à la notation implacable quand la demoiselle en question n'aime pas…

Yas trouve ses effets, roulements de tambours entre les passages et effets d'annonce… Arrive Julien Hardcore, poète iconoclaste, plume au vitriol comique : déclaration d'amour à Roselyne Bachelot…Cela devrait finir d'enflammer la scène.

Le chapiteau de mots est posé… dorénavant. Le « schlem » attrape sa cadence. Sincérité des tripes et styles différents, les poètes continuent à « composer » avec des notations hétéroclites. Et la finale se profile déjà… après les verres offerts aux diseurs de vers.

Finale, sans histoire (sinon une note de 0,1 !!!), les jugements sont faits. Les quatres vainqueurs se nomment ; Julien Hardcore, Adrien, Jack et Yucel …

Rideau… et rendez-vous à BOBIGNY !

Gardons la plume alerte, comme des sentinelles !!

Ramiro, «l'homme corbeau» poète participant à la scène.